Uncanny. Etrange, troublant. Unheimlich. Hors cadre.
« Uncanny Energy » : l’énergie créatrice. Une énergie inattendue, qui se manifeste de manière insolite, là où on ne l’attend pas, tel un territoire que l’on découvre en cours d’exploration, alors qu’il existe depuis toujours.
L’énergie qui nous intéresse plus particulièrement ici est l’énergie créative des femmes. Une énergie qui, lorsqu’elle se manifeste en dehors des espaces stéréotypés où elle reste souvent confinée, comprend cet élément d’inattendu. Une énergie créative et créatrice, qui se révèle telle une nécessité incontournable et qui, en se révélant, nous interpelle par ce qu’elle nous montre et nous dit du monde et par son existence même.
Cette énergie « électrique », dynamique, esthétique, est, selon Freud, comme toute énergie, avant tout un équivalent ou une expression des pulsions sexuelles. « Uncanny Energy » contient certes cette énergie là, mais la déborde et la dépasse. Elle est ancrée dans le corps, transcende les genres et leurs stéréotypes, révèle une puissance érotique « beyond gender » même si l’inattendu, la surprise générée, l’émerveillement et le bouleversement viennent essentiellement de travaux d’artistes femmes. Si « Uncanny Energy » était un homme, cet homme serait probablement un danseur.
Ce qui nous intéresse dans cette énergie créative est davantage son résultat, sa manifestation artistique que son origine. Voir ce qu’elle génère plus que de comprendre d’où elle vient : du sexe, du corps, du cosmos. « Uncanny Energy » : comme le dit si bien Sara Conti, artiste italienne vivant en Belgique, c’est quand le processus même de la création devient indispensable. Parce que créer, c’est « s’injecter une dose de vie ».