ENTROUVERT
Group Show
15.05 - 25.06.2020
ENTROUVERT : Qui est à peine ouvert. Pas tout à fait ouvert.
« Nous sortîmes sur la grande cour de la prison et là, dans un coin à gauche, devant la porte entrouverte, on fit quelque chose comme un appel nominal. » Ivan Tourgueniev, 1887
ENTROUVERT : on a peur, on espère. Incertitude. On aime l’incertitude parce qu’elle laisse ouverte la porte à l’espoir. L’art est espoir, et l’art est joie, même quand il est sombre : il crée avec, et contre, le plus sombre en nous et y instille la lumière, tel Klavdij Sluban dans sa série Entre Parenthèses.
La porte de la galerie est entrouverte. À la musique, à l’art, sur la toile. «À la préhistoire d’un sourire», comme dit Alexandre Baricco dans Soie, à propos de lèvres entrouvertes. La musique, c’est Nikias Imhoof.
ENTROUVERT entre confinement et liberté. Le Covid19 ? Il est sur les murs, dessiné par Stefan Imhoof. L’angoisse ? Elle est Shining, selon Laurent Fiévet, dans la salle vidéo. Enfermé ? C’est dans la Maison Boulet de Céline Cadaureille. Sortez, sortez des maisons ! Dansez ! Sautez de joie et de révolte ! Comme les Woman abandonned by Space d’Angus Fairhurst, qui a préféré nous quitter, en 2008 déjà. Comme les (Peines) Mineures de Valérie Horwitz. Elles sautent ! Les femmes d’Angus Fairhurst comme celles de Valérie Horwitz : elles défient la gravité.
ENTROUVERT entre confinement et liberté toujours : les dessins de Jhafis Quintero, dans l’Atelier AMI : selon l’artiste, qui sait ce que prison veut dire, même les organes internes des détenus finissent par appartenir à l’Institution. Shaun Gladwell lui se met en scène, dans l’uniforme du célèbre bushman Ned Kelly. Une entrouverture vers la subversion. Et pendant que certains sont enfermés, d’autres, ceux qui enferment, semblent en vacances, devant la mer scintillante chez Debi Cornwall.
ENTROUVERT ? C’est la porte de l’école, entre prison et liberté. La liberté d’apprendre, l’emprisonnement de la manière d’apprendre : School d’Ali Kazma. C’est au propre et au figuré, les dessins de Pavlos Nikolakopoulos, à regarder par leur entrouverture. Ce sont les Dolci Carceri de Laure Tixier, inspirés de Piranèse, revisités dans une douceur apparente qui n’est peut-être qu’un enfermement sup- plémentaire. C’est aussi la dernière œuvre en date de Robert Montgomery, peinte alors qu’il est malade du Covid19 (il a guéri depuis) et que, de sa fenêtre, fiévreux, il voit les arbres. Il écrit alors, et peint : WHEN WE ARE GONE THE TREES WILL RIOT.
ENTROUVERT encore ? Érotique aussi !
« L’endroit le plus érotique d’un corps n’est-il pas là où le vêtement baille ? Dans la perversion [...], c’est l’intermittence qui est érotique : celle de la peau qui scintille entre deux pièces, entre deux bords, c’est ce scintillement même qui séduit, ou encore : la mise en scène d’une apparition-disparition (Roland Barthes, Le plaisir du texte). Ce sont les entraves de Rachel Labastie. Immaculées et sensuelles : menottes ouvertes au rêve. C’est la Connexion, dessinée à quatre mains par Sylvie Mermoud & Pierre Bonard. Ce sont les corps de Maïa Mazaurette, de Mimiko Türkkan et de Guillaume Varone.
Et dès que les frontières seront ouvertes, Abdul Rahman Katanani nous rejoindra, en résidence et en création.
PRESSE
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